Approches anthropologiques et ethnographiques de l’Union européenne (1993-…)

Dans cette introduction, Didier Georgakakis et Marylou Hamm interrogent la postérité, dans les études européennes, du rapport Abélès, Bellier et McDonald publié dans les années 1990. En revenant sur ces travaux fondateurs et en esquissant les liens continus jusqu’à un ensemble de recherches contemporaines, ils montrent l’intérêt du regard anthropologique et de la méthode ethnographique pour étudier les lieux du politique européen. Derrière une diversité de perspectives, se distinguent quelques points communs centraux de ces travaux : une épistémologie de rupture avec des analyses d’inspiration plus positiviste, un regard qui concilie l’étude des rapports de pouvoir à celle des représentations collectives, un va-et-vient réflexif entre le terrain (sur le long cours) et l’analyse. Simultanément, ils définissent un espace de la diversité des usages où se dessinent deux axes principaux, entre anthropologie et ethnographie d’un côté, et entre étude des pratiques au sein des institutions européennes et étude des sociétés et identités européennes. Finalement, les auteurs présentent les contributions originales de ce dossier, ayant en commun de renouveler les réflexions méthodologiques et épistémologiques sur la compréhension de l’espace européen, et témoignent ainsi de l’actualité et de la richesse de ce sous-champ.