Le renseignement européen, les coopérations bilatérales au secours d’une intégration introuvable ?

Dossier : Les politiques militaires en Europe. L’héritage de Bastien Irondelle
Par Olivier Chopin
Français

Le renseignement en Europe pourrait-il être un autre exemple de l’hypothèse d’une « européanisation sans l’Union européenne » ? Le renseignement en général est l’endroit d’un paradoxe, qui s’accentue sans doute dans le contexte européen. Les pratiques du renseignement sont profondément enracinées dans le cœur même de l’intérêt national de chaque État, dans les tréfonds de la sécurité intérieure de chaque nation, dans les replis du secret d’État. Mais, pour être opérationnels et efficaces, les dispositifs nationaux de sécurité s’appuient largement sur des échanges, des collaborations, et les enjeux de coopération en matière de renseignement sont cruciaux et centraux. Dans le contexte des linéaments d’une institutionnalisation d’un renseignement européen au sein de l’Union, et en interrogeant la place réciproque des coopérations parfois pérennes et étroites entre États membres et le développement récent et fragile d’une capacité propre de l’Union en matière de renseignement le présent article propose d’élaborer l’hypothèse selon laquelle les coopérations et collaborations permettent de réguler concrètement un dispositif de sécurité collective en gestation, pris entre la nécessité et les bénéfices d’une convergence plus forte des politiques nationales de sécurité et des politiques étrangères d’une part, et d’autre part les résistances nationales liées à la persistance de l’intérêt national et de la sécurité nationale en Europe.

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