Comment peut-on militer à Bruxelles pour une « Autre Europe » ?

Dossier
Le cas du Collectif ALTER-EU
Par Laurence Jourdain
Français

Cet article porte sur l’action du collectif transnational ALTER-EU en faveur d’un encadrement du lobbying et, à terme, en faveur d’une refonte du processus de décision de l’UE dans son ensemble. Il met en évidence les limites des catégories communément mobilisées pour étiqueter les différentes formes d’opposition à l’Europe et propose de qualifier de « réformiste » la posture d’ALTER-EU : tout en sollicitant sa place parmi les partisans d’une « autre Europe », le Collectif inscrit en effet son action dans le cadre des institutions en place, plutôt que de prôner d’emblée la « table rase ». Or cette posture peut s’expliquer à la fois comme un choix stratégique et comme le fruit d’un nécessaire compromis : alors que certains de ses fondateurs assumaient une critique plus radicale de l’UE, elle a permis à ALTER-EU de faire entendre sa voix à Bruxelles et de fédérer ses membres. Cette étude de cas montre aussi les contraintes et les contradictions auxquels se heurtent les acteurs sociaux qui entendent s’opposer à l’Europe, ou tout du moins porter un projet alternatif, à l’intérieur du système européen, puisque les ressources et les stratégies qui ont permis à ALTER-EU d’agir à Bruxelles ont paradoxalement contribué à limiter sa capacité de mobilisation donc, peut-être, sa faculté de transformer l’Europe.

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