La fin du modèle de flexicurité face à la résilience des modèles nationaux ?
Depuis les années 1990, sous l’influence de l’ Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) puis des stratégies européennes, l’idée de « flexicurité » s’était imposée comme paradigme dominant des politiques de l’emploi et du travail. Cependant, la crise a remis en question le bien-fondé de ce paradigme en temps de récession. Depuis 2008, les partenaires sociaux comme les décideurs des politiques publiques se sont saisis de l’agenda de la lutte contre la crise de l’emploi dans l’ensemble des pays européens. Une comparaison des cas allemand, français et italien nous montre alors les limites de l’européanisation et la résilience des modèles nationaux au prisme de l’action publique négociée. En effet, en étudiant le positionnement des organisations syndicales et patronales, leurs pratiques du dialogue social et l’usage des instruments d’action publique ou leur réforme, cet article met en évidence trois types de reconfiguration des relations professionnelles face à la crise et donc des appropriations et ajustements différenciés de l’idée de « flexicurité ».