Sauvé par l’Europe, piégé par l’Europe

Dossier
Les réformes de l’État-providence italien (1992-2012)
Par Matteo Jessoula, Paolo R. Graziano
Français

Marquées par l’empreinte Bismarckienne et les spécificités typiques de l’Europe du Sud du régime d’État providence italien, les politiques sociales et les politiques d’emploi italiennes ont traditionnellement connu un écart avec la politique sociale européenne émergente. Au cours des deux dernières décennies, des pressions adaptatives importantes ont conduit à l’adoption de différentes réformes incitées par des « contraintes externes », en particulier européennes. Cet article s’intéresse aux transformations des politiques publiques et aux dynamiques politiques en matière de retraites et d’emploi, identifiant ainsi trois phases de réforme entre 1990 et 2012. Depuis 2009, la phase la plus récente d’« urgence nationale » a permis aux responsables politiques italiens de faire adopter deux réformes majeures en matière d’emploi et de retraites. À la différence des réformes précédentes, ils ont fait passer ces réformes en dépit des réticences des syndicats et de l’opposition et les ont de facto imposées en se réclamant de Bruxelles auprès d’une population de plus en plus eurosceptique. Comme le montre cet article, les contraintes européennes se sont donc récemment transformées en « conditions suffisantes » pour les réformes sociales en Italie alors même que les marges de manœuvre des acteurs nationaux dans ce domaine ont fortement diminuées.

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