L'Union européenne en Méditerranée

Dossier
Puissance en repli, normes en déshérence ?
Par Elena Aoun
Français

Les ruptures que connaît l’espace méditerranéen à partir de 2011 démontrentcombien il demeure volatile en dépit de quarante ans de « politique étrangère structurelle » européenne. S’il est impossible d’apprécier déjà les conséquences du « Printemps arabe » sur les moyen et long termes, il ne fait aucun doute qu’il aura un impact profond sur les reconfigurations socio-politiques des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ainsi que sur les équations régionales, nécessitant dès lors un repositionnement de la part des acteurs tiers. Cela est d’autant plus vrai pour l’UE en raison de la proximité géographique, des réalités migratoires, des enjeux économiques, politiques et sociaux ainsi que des liens noués au fil des politiques euroméditerranéennes. S’inscrivant dans la lignée de la conceptualisation de l’UE comme puissance normative, cet article tente de dégager certains facteurs susceptibles de contribuer aux reconfigurations futures des rapports euroméditerranéens. Après un bilan des différentes dimensions de la politique étrangère européenne depuis les années 1970, l’article s’intéresse aux réorientations consécutives au Printemps arabe, étayant l’hypothèse que, limités par une dépendance au sentier institutionnelle et conceptuelle qui pérennise les contradictions de la puissance normative de l’UE, les repositionnements actuels semblent augurer d’un affaiblissement du potentiel performatif de l’UE et d’une réduction de sa place dans les futurs équilibres de puissance en Méditerranée.

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