L'Europe, nouvelle figure de la crise syndicale : les syndicats face à la libéralisation du rail en Europe
Dans le secteur ferroviaire, la directive européenne 440 de 1991 a représenté une révolution dans le mode d’organisation et de gestion du rail. Ce transfert de compétences au niveau européen a-t-il engendré un changement dans les représentations et stratégies syndicales ? Trois temps de la réponse syndicale européenne doivent être distingués. Tout d’abord, nous montrerons l’incapacité des organisations syndicales européennes à adopter une lecture commune des enjeux européens. Ensuite, avec l’accélération du processus de déréglementation les syndicats ont progressivement pris conscience de la nécessité d’agir à l’échelle communautaire. Ce deuxième temps est celui de l’organisation de mobilisations cheminotes transnationales. Enfin, aujourd’hui, devant la faible influence de ces mobilisations sociales européennes sur l’agenda communautaire, les organisations syndicales sont revenues à des stratégies nationales, la gestion des conséquences sociales de la libéralisation dans le cadre étatique, et peinent à faire face à l’éclatement corporatiste du syndicalisme national lui-même.