« Plus on se connaît, plus on s'aime ? »
La « confiance mutuelle » entre les peuples européens est un thème porté, dès son origine, par l’Eurobaromètre. Les travaux pionniers d’Inglehart et de Rabier ont montré que cette « confiance mutuelle » était un ressort essentiel de la construction d’un « nous collectif » européen, mais aussi qu’elle varie en fonction des pays. Ce « nous collectif », est par ailleurs souvent mis en exergue dans la littérature académique comme un élément important du soutien diffus à l’intégration européenne. Peu de recherches ont été entreprises sur cette question dans la littérature récente d’analyse des opinions des citoyens européens sur l’Europe. Cet article souhaite montrer, à partir des données de l’Eurobaromètre le plus récent disponible pour l’étudier, que la « sympathie » éprouvée pour les autres pays européens (pays de l’ex UE15) constitue un bon indicateur de « confiance mutuelle » et permet d’en saisir les logiques, notamment historiques, culturelles et territoriales. Les « affinités électives » entre groupes de pays que l’on découvre s’expliquent à partir d’une analyse géométrique des données et à partir de modèles de gravité tenant compte de la distance entre capitales européennes et de leur poids démographique.