Le parti socialiste et l'européanisation de l'espace de confrontation politique : le clivage national à l'épreuve du clivage sur l'intégration européenne

Par Laurent Olivier
Français

L’intégration européenne est longtemps restée au PS un enjeu périphérique aux conséquences limitées, affectant peu les lignes de clivages sur lesquelles le parti fondait son action au plan national, tel le clivage gauche/droite. Pourtant, les oppositions qu’elle produit structurent de plus en plus le PS et brouille les clivages traditionnels jusqu’en son sein. L’analyse des modalités de pénétration des clivages « intégration/indépendance » dans l’espace de la conflictualité partisane montre que l’évolution du PS est marquée par une combinaison des scénarii proposés par S. Bartolini. Le PS s’inscrit principalement dans une logique d’européanisation des clivages nationaux, en dessinant les perspectives d’une social-démocratie européenne au sein du PSE. Il reste cependant marqué de façon segmentaire par un antagonisme sur l’intégration européenne, qui transgresse les cadres du parti et des frontières nationales. En outre, l’émergence du clivage « intégration/indépendance » se manifeste de façon duale, tantôt sur le mode de l’internationalisation, en faisant de l’arène européenne une instance de « second ordre », tantôt sur le mode de l’européanisation en préservant un système partisan à deux niveaux national et européen. Il reste que le clivage « intégration/indépendance » tend à être de plus en plus absorbé par le clivage gauche/droite

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