La nécessité d'un « gouvernement économique » dans une UEM asymétrique.

Les préoccupations françaises sont-elles justifiées ?
Par Amy Verdun
Français

Cet article pose la question de savoir si les préoccupations françaises concernant une UEM sans gouvernement économique sont justifiées. En raison de la nature asymétrique de l'UEM, avec une union monétaire pleinement développée et centralisée, même si la gouvernance économique demeure la responsabilité des Etats Membres, certaines questions peuvent ne pas être traitées correctement avec des outils politiques macro-économiques nationaux et individuels. On pourrait avoir un policy mix défaillant entre politiques monétaires et politiques fiscales auxquelles s'ajoutent les défis posés à la coordination des politiques macroéconomiques nationales. Face à ces enjeux, les Français ont avancé des propositions de gouvernement économique. Certains prétendent que les Français n'ont fait cela que dans le but de contrôler la banque Centrale Européenne (BCE) et par voie de conséquence, la politique monétaire. Cependant, les interprétations de ce que la notion de gouvernement économique peut recouvrir sont nombreuses. Le présent article examine pourquoi les Français soutenaient l'idée d'un gouvernement économique et comment ils espéraient lui voir jouer un rôle dans le processus de l'UEM. Il cherche aussi à voir comment l'Eurogroupe, et dans une moindre mesure, le Pacte de Stabilité et de Croissance sont des institutions inspirées par les propositions françaises de gouvernement économique. La dernière partie conclut que les préoccupations françaises sont justifiées : une UEM asymétrique constitue un problème. Il est cependant vraisemblable que le problème sera progressivement traité à travers le processus d'intégration et d'évolution des politiques publiques. La coordination des politiques économiques exige qu'une attention spéciale soit portée aux besoins spécifiques des pays. Il faudra néanmoins du temps pour régler ces questions.

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