Violence, Race, and Imperialism of the European Union’s Border Regime: Implications for the EU theory
Violence, race et impérialisme du régime frontalier de l’Union européenne : implications pour les théories de l’UE
Cet article explore le régime frontalier de l’Union européenne (UE). Il examine comment la frontière « méridionale » de l’UE dessine de nouvelles lignes d’inclusion/exclusion sur des rivages lointains d’Afrique et façonne l’identité politique de l’UE. Il associe plusieurs disciplines académiques, dont les études européennes, où se théorise l’UE, ainsi que les études critiques sur les frontières et les migrations, et les études postcoloniales, où sont explorés les points de vue du Sud, et plus particulièrement de l’Afrique : expériences des migrants, impact des frontières sur les États étrangers, économies et relations sociales. L’article historicise les causes des migrations vers l’Europe et soutient que le régime frontalier de l’UE est motivé par la logique coloniale et la violence raciale. La frontière de l’UE a dénigré les États africains et leurs populations par ses politiques, ses discours et ses pratiques. Elle a réactivé les anciennes dynamiques coloniales des États membres de l’UE, des empires de naguère, et les a réintégrées dans l’ordre mondial hiérarchique actuel. Théoriquement, l’article intègre la race, la violence, la hiérarchie et la colonialité au débat sur l’intégration européenne. Ces questions, largement ignorées par les théories dominantes de l’UE, fragilisent notre compréhension de l’Union européenne. Cet article propose donc une compréhension plus précise de l’UE, susceptible d’éclairer les travaux universitaires et la pratique.
